Manager le risque – QVCT : quelles initiatives concrètes pour les managers ?
La Qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) constituent des enjeux cruciaux dans le monde professionnel. Les managers jouent un rôle clé dans la création d’un environnement propice au bien-être des salariés, à leur productivité et leur engagement. Comment les managers peuvent-ils améliorer la QVCT au profit de leurs équipes ?
Nous avons pu le lire très régulièrement : « si un salarié est heureux dans son entreprise, sa productivité augmente de 12 % », selon une étude réalisée par l’université de Warwick, au Royaume-Uni, en 2014. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour que de nombreuses entreprises s’engagent dans des démarches visant à générer du « bonheur au travail ». Nous avons alors vu apparaître des postes ou missions autour du « Chief happiness officer » (CHO). Le but ? Favoriser le bien-être par des actions globalement orientées sur la cohésion d’équipe, le bien-être individuel et le développement personnel. Malheureusement, ce n’est pas le fait de rendre les gens heureux (est-ce seulement possible ?) qui permet d’augmenter la productivité, mais bien l’inverse. L’entreprise, et par extension, ses managers, ont le devoir essentiel d’aider les salariés à être productifs. Il n’est pas question ici de forcer la productivité à coup de fouet, si vous me permettez l’image, mais bien de mettre en œuvre une organisation qui permette d’atteindre les objectifs correctement définis. Alors, oui, peut être que dans ce contexte, le travail participera au bonheur des salariés.
QVCT : POINTS CLÉS
Il semble essentiel de rappeler que la QVCT peut se concevoir comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe :
- l’ambiance ;
- la culture de l’entreprise ;
- l’intérêt du travail ;
- les conditions de travail ;
- le sentiment d’implication ;
- le degré d’autonomie et de responsabilisation ;
- l’égalité ;
- un droit à l’erreur accordé à chacun ;
- une reconnaissance et une valorisation du travail effectué (ANI 2013).
Pour atteindre cela, le manager, avec les moyens que lui donne l’entreprise, doit permettre de redonner à ses collaborateurs la capacité à agir et à s’exprimer.
Un environnement de travail positif est essentiel pour promouvoir la QVCT. Les managers doivent cultiver une culture de l’inclusion, de respect, de soutien au sein de leur équipe.
COMMENT AMÉLIORER LA QVCT ?
La première étape pour améliorer la QVT et les conditions de travail est de comprendre les besoins et les attentes des employés. Les managers peuvent organiser des entretiens individuels, des sondages anonymes, ou des groupes de discussion pour recueillir des informations précieuses sur les facteurs qui influent sur le bien-être au travail.
Un environnement de travail positif est essentiel pour promouvoir la QVT et des conditions de travail optimales. Les managers doivent cultiver une culture d’inclusion, de respect, et de soutien au sein de leur équipe. Cela implique d’encourager la collaboration, la reconnaissance des réalisations et la communication ouverte.
Les employés sont plus susceptibles de s’investir et de s’épanouir au travail s’ils ont des opportunités de développement personnel et professionnel. Les managers peuvent soutenir la croissance de leurs salariés en leur offrant des formations, des programmes de mentorat et des possibilités d’avancement professionnel. Cela permet de renforcer les compétences de l’équipe, mais aussi leur engagement et leur satisfaction au travail.
Le stress est l’un des principaux facteurs qui contribuent à une perception de la QVT médiocre et est souvent engendré par des conditions de travail difficiles. Pire, le stress va inhiber la motivation. Les managers peuvent aider leurs employés à gérer le stress en leur fournissant des ressources et des outils appropriés, pour réaliser leur travail dans les meilleures conditions possibles et limiter l’apparition de stress. Dans la mesure du possible, les managers ont aussi pour enjeu d’être une ressource pour leurs équipes, et donc d’être un soutien, même parfois opérationnel.
Les managers peuvent organiser des groupes de discussion pour recueillir des informations sur les facteurs influant la QVCT.
UN PROCESSUS CONTINU
Une communication transparente et ouverte est essentielle pour maintenir la confiance et l’engagement des employés. Les managers doivent encourager une communication bidirectionnelle, où les employés se sentent à l’aise de partager leurs préoccupations, leurs idées et leurs suggestions. Cela peut se faire par le biais de réunions régulières, de forums de discussion, ou de boîtes à idées.
Enfin, les managers doivent reconnaître que l’amélioration de la QVT et des conditions de travail est un processus continu. Ils doivent régulièrement évaluer l’efficacité des initiatives mises en œuvre, recueillir des commentaires auprès des employés et ajuster les stratégies en conséquence. L’adaptabilité et la flexibilité sont essentielles pour répondre aux besoins changeants de l’équipe et maintenir un environnement de travail sain et productif.
En conclusion, l’amélioration de la QVCT est un impératif pour les managers soucieux de créer des environnements de travail où les employés peuvent s’épanouir et réussir. En étant à l’écoute, en s’appuyant sur son équipe pour mettre en œuvre des initiatives adaptées aux besoins des collaborateurs, les managers peuvent jouer un rôle crucial dans la création de lieux de travail sains, motivants et productifs.
Après un double cursus en ostéopathie puis en ergonomie et gestion des risques professionnels, Matthieu Petit a travaillé six ans au sein d’un service de santé au travail du Vaucluse (84). Il a également évolué dans une activité d’expertise CHSCT pendant deux ans et est intervenu durant six ans comme consultant indépendant pour des TPE, PME et grandes entreprises sur toute la France. En 2016, il crée EOSE – cabinet de conseil en sécurité et amélioration des conditions de travail – pour démocratiser les sujets liés à la prévention et à la qualité de vie au travail.