ActusPrévention

Santé au travail : une réforme peu connue des employeurs

Selon une enquête menée en juin 2022 par l’ACMS (Association des centres médicaux et sociaux) auprès de ses 50 000 adhérents employeurs, la réforme de 2021 de la santé au travail a peu intéressé les employeurs.

A la lecture des résultats de l’enquête menée du 9 au 10 juin via un questionnaire en ligne, un constat s’impose : l’offre des services de prévention et de santé au travail interentreprises reste méconnue en matière de prévention collective des risques professionnels et d’accompagnement social.

Suivi individuel de l’état de santé des salariés : une connaissance superficielle

Si une très forte majorité des employeurs qui ont participé à l’enquête ont affirmé connaître les visites « historiques » de prévention et de santé au travail, piliers du suivi de l’état de santé des salariés (visite d’embauche (96 % des répondants), visite de reprise après un arrêt de travail ou un congé de maternité (93 %), visite à la demande de l’employeur (85 %), visite à l’initiative du salarié (82 %), la visite de pré-reprise, ouverte au salarié en cours d’arrêt de travail, n’est en revanche connue que par 60 % des employeurs ayant répondu à l’enquête.

De plus, les nouvelles visites introduites par la loi de réforme de la santé au travail n°2021-1018 du 2 août 2021 se révèlent connues par seulement un quart des répondants : visite de mi-carrière (25 % des répondants), visite « post-exposition » (27 %), et visite de fin de carrière (27 %) instaurée par la loi du 29 mars 2018 de ratification des ordonnances Macron, qui a dû attendre le 1er octobre 2021 pour entrer en application.


Prévention collective : des compétences sous-utilisées
Les employeurs sont 75 % à affirmer savoir que des équipes pluridisciplinaires de prévention et de santé au travail sont à leur service (inclus dans leur cotisation) pour mener des actions de prévention des risques professionnels sur les lieux de travail. Au-delà des médecins du travail et des infirmiers en santé au travail, ces équipes de professionnels rassemblent aussi des ergonomes, des psychologues du travail, des techniciens en hygiène, sécurité et environnement (HSE), et des spécialistes du risque chimique. Néanmoins, plus de 80 % des répondants à l’enquête déclarent n’avoir jamais exprimé ou n’avoir aucune intention d’exprimer un besoin en action de prévention sur le milieu de travail.

Autre mission méconnue par les employeurs interrogés : l’accompagnement social. Moins de la moitié d’entre eux (46 %) affirment savoir qu’un service social du travail est mis à leur disposition et à celle de leurs salariés. Ce service, intégré à l’ACMS et inclus dans la cotisation, permet à un salarié en situation de fragilité d’être accompagné par un assistant social et, au niveau collectif, d’organiser sur des lieux de travail des sessions d’information et de sensibilisation sur des thèmes sociaux à l’adresse des salariés. C’est un des leviers essentiels pour permettre le maintien en emploi et prévenir la désinsertion professionnelle des salariés confrontés à des problèmes de santé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

X