Risques psycho-sociaux : la France « championne » européenne
Les risques psycho-sociaux occasionnent des dépressions qui engendrent plus de 100 M€ de coûts annuels en Europe. Un phénomène particulièrement prégnant en France selon une étude de l’Institut syndical européen (ETUI).
Le stress, des horaires à rallonge (plus de 55 h hebdomadaires), l’insécurité de l’emploi, le manque de reconnaissance des efforts consentis ou encore le harcèlement moral, constituent cinq facteurs de risques psychosociaux (RPS). « Ces risques ont pour conséquence des pertes de productivité significatives en raison de l’absentéisme (lorsque les travailleurs sont incapables d’aller travailler) et du présentéisme (quand les travailleurs sont présents mais peu productifs en raison de leur santé mentale altérée) », relève une étude* de l’Institut syndical européen (ETUI). En outre, cette étude établit un lien entre les RPS et les pathologies cardiovasculaires, notamment les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Ainsi, l’ETUI estime que les RPS se trouvent à l’origine d’une centaine de milliards d’euros de coûts chaque année, au sein de l’Union européenne. Au total, la dépression et les maladies cardiovasculaires engendrées par les RPS ont causé le décès de 10 000 personnes en 2015 et 400 000 années de vie ont ainsi été perdues en Europe. Selon les pays, l’impact financier varie de manière significative or la France figure en tête des Etats les plus exposés à la dépression. Ce mal-être psychologique lié au travail y présente un coût pour 100 000 salariés, 2,3 fois plus important qu’au Portugal.
* « The costs of cardiovascular diseases and depression attributable to psychosocial work exposures in the European Union»