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Un personnel hospitalier sous tension

Publiée au mois de juin, une étude de la DREES et de l’Inserm montre une prévalence accrue de la dépression et de l’anxiété à l’hôpital due notamment aux conditions de travail.   

La Direction de la recherche, de l’évaluation, des études et des statistiques (DREES) a publié une étude sur la santé mentale du personnel hospitalier à l’été 2021 et la compare à celle de l’ensemble de la population en emploi. Cette étude s’appuie sur les données de l’enquête Épidémiologie et Conditions de vie liées au Covid-19 (EpiCov) élaborée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la DREES.

L’étude met en perspective la fréquence des symptômes de dépression, d’anxiété, le besoin de prise en charge psychologique parmi les personnes travaillant à l’hôpital au regard des symptômes déclarés parmi l’ensemble des personnes en emploi. Les constats observés sont notamment mis en relation avec les conditions de travail du personnel de l’hôpital.

L’étude dévoile que :

– le personnel hospitalier déclare plus souvent des symptômes de dépression et d’anxiété que l’ensemble des personnes en emploi.

  • A l’hôpital, 41 % des personnes ont des symptômes de dépression légère à sévère, contre 33 % dans l’ensemble des personnes en emploi (graphique) ;
  • les symptômes d’anxiété sont déclarés par 30 % du personnel hospitalier contre 25 % de l’ensemble des personnes en emploi.

– Plus d’un quart des personnes travaillant à l’hôpital déclarent avoir besoin d’aide pour des difficultés psychologiques.

  • Elles ont davantage recouru à un professionnel pour ces difficultés depuis le début de la crise sanitaire : 11 % du personnel hospitalier a consulté pour la première fois depuis mars 2020, contre 7 % parmi l’ensemble des personnes en emploi.

– La raison principale des prévalences accrues des symptômes de dépression et d’anxiété parmi le personnel hospitalier ? Leurs conditions de travail difficiles :

  • les situations de tension au travail comportant une demande psychologique forte et une latitude décisionnelle faible, accroissant ces risques, sont plus fréquentes à l’hôpital ;
  • difficultés à concilier sa vie personnelle et sa vie professionnelle ;
  • incitations à repousser un arrêt maladie pour venir travailler ;
  • les personnes salariées à l’hôpital sont deux fois plus concernées par les périodes inhabituelles de surcharge de travail que l’ensemble des personnes en emploi…

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