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Droit à la déconnexion : un nouveau rapport européen

L’agence européenne Eurofound a publié, début septembre, un rapport sur l’importance du droit à la déconnexion sur le lieu de travail. En effet, le numérique permet d’accélérer le travail, à tout moment et en tout lieu, se relevant essentiel durant la crise du Covid-19. Ainsi depuis le début de l’épidémie, plus d’un tiers des Européens travaillent à domicile. Cependant, le télétravail peut avoir un effet néfaste sur la santé physique et mentale des salariés.

Selon les données de la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound), les télétravailleurs sont deux fois plus susceptibles de dépasser la limite de temps de travail de 48 heures, et de ne pas prendre suffisamment de pauses, travaillant même durant leur temps libre.
Pour résoudre ce problème, les députés européens revendiquent le « droit de se déconnecter » et appellent la Commission à proposer une directive européenne sur le droit à la déconnexion, qu’ils considèrent comme fondamental.

Dans son nouveau rapport, la Fondation européenne arrive aux conclusions suivantes :

  • Après le passage au télétravail pendant la pandémie, il est probable que les formes de travail hybride se multiplient à l’avenir ; la législation du travail existante est-elle adaptée ?
  • L’expérience des quatre premiers États membres qui ont introduit règles et accords sur le droit à la déconnexion avant 2021 a démontré le rôle central des partenaires sociaux pour en garantir une traduction pratique sur le terrain. À défaut, la législation peut constituer une option pour garantir le respect des normes minimales.
  • Dans les entreprises, une approche “douce” qui privilégie la sensibilisation, la formation et la gestion de la connexion en dehors des heures de travail est plus courante qu’une approche “dure”, qui consiste à couper l’accès aux communications de l’entreprise à des moments précis.
  • Les nouveaux accords et textes relatifs au droit à la déconnexion devront prendre en compte les facteurs qui conduisent au besoin “perçu” d’une connexion permanente, tels que la charge de travail, le manque de formation et les processus de travail qui alimentent la sur-connexion. L’adhésion du management et le renforcement régulier du message sur l’importance du droit à la déconnexion seront essentiels à sa réussite.
  • Les preuves manquent encore, mais l’expérience des partenaires sociaux en matière d’impact du droit à la déconnexion sur la santé et le bien-être des employés, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’égalité des sexes et les performances de l’entreprise, suggère que des changements positifs dans la culture de l’entreprise ont lieu suite à l’introduction du droit à la déconnexion.

Le rapport complet est disponible en anglais : ici

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