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Bruit au travail : la JNA tire la sonnette d’alarme

L’association journée nationale de l’audition (JNA) a publié son 7ème baromètre « santé et bruit au travail », début octobre 2023, et tire la sonnette d’alarme. Face à la montée de la souffrance au travail, le baromètre appelle à appliquer l’un des objectifs de la loi de santé au travail : « tout mettre en œuvre pour éviter toute souffrance physique et mentale au travail. » Ce nouveau baromètre entend fournir les clés pour une « entreprise résiliente ».

1103. C’est le nombre d’actifs qui ont été sondés à l’occasion du baromètre Ifop-JNA. Avant d’exposer les éventuelles solutions pour lutter contre la souffrance au travail, la JNA rapporte des résultats plutôt alarmants. En effet, 60 % des personnes interrogées parlent de « fatigue, lassitude et irritabilité », ainsi que de stress du fait d’expositions sonores au travail. La souffrance psychologique qui en découle est bien présente et concerne 61 % des actifs souvent gênés par le bruit au travail. Aujourd’hui, 29 % des télétravailleurs hybrides déclarent également être incommodés par le bruit au travail, bien que peu exposés. Plus inquiétant, le baromètre rapporte que pour 50 % des personnes interrogées, les nuisances sonores au travail ont des répercussions dans leur quotidien.

Alors, quelles solutions sont envisagées pour pallier cette souffrance auditive ? Tout en rappelant que ces solutions restent minoritaires au sein des entreprises, le baromètre indique qu’elles doivent être à la fois collectives et individuelles. La mise à disposition de protections individuelles demeure la plus généralisée, mais seuls 31 % des salariés y ont accès. 26 % des personnes interrogées déclarent avoir des casques de communication spécifiques. D’autres solutions existent, comme réorganiser les espaces existants, ou bien créer de nouveaux espaces pour s’isoler. Si les salariés de bureau considèrent que ces solutions restent très faibles, dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et du BTP, 60 et 72 % des salariés estiment que leur entreprise prend en compte cet enjeu. L’organisation de l’espace de travail (48 %) et la nature de l’activité (46 %) semblent être les deux principaux freins de la lutte contre le bruit au travail.

A défaut de pouvoir agir contre le bruit extérieur, les salariés se montrent volontaires pour limiter le bruit et les nuisances sonores qu’ils génèrent sur le lieu de travail (70 %), et plus encore les salariés du BTP (82 %). Le baromètre indique que les actifs prennent de plus en plus conscience des impacts du bruit sur leur santé. Il apporte également des indicateurs sur les risques psychosociaux, cardiovasculaires aux côtés des risques de gênes et de troubles de l’audition. Les moins de 35 ans sont de plus en plus représentés dans l’expression de la contrainte du bruit dans leur vie personnelle. Au final, ce nouveau baromètre entend fournir des clés pour une entreprise résiliente, et un passage du travail décent au travail durable.

Nicolas Lefebvre

Journaliste dans la presse économique depuis 2002, il publie également un livre d’investigation aux éditions de l’Archipel en 2010. Secouriste bénévole, sauveteur aquatique et moniteur de premiers secours entre 2004 et 2018, il consacre sa maîtrise d’Histoire contemporaine à l’institutionnalisation du secourisme au sortir de la seconde guerre mondiale.En 2011, il fonde Oxygène Editions afin de publier Secours Mag, puis en 2017, SST Mag. Il assure aujourd’hui la rédaction en chef de ces deux titres de presse professionnelle.

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