Une recommandation pour maîtriser l’usage des substances psychoactives au travail
Dans le but de réduire les addictions et de prévenir les usages de substances psychoactives au travail, la Haute autorité de santé publie une recommandation. Elle s’adresse aux travailleurs, aux employeurs tout comme aux services de prévention et de santé au travail.
Alcool, stupéfiants, médicaments… l’addiction à ces produits présente un risque pour la santé mais également pour la sécurité au travail. « Les effets recherchés sont variables : anxiolytique /hypnotique, psychostimulant, et antalgique», note la Haute autorité de santé (HAS) qui vient de rédiger une recommandation sur le sujet avec l’appui de la société française d’alcoologie, de la société française de santé au travail (SFST) et de l’association Addictions France.
Elle préconise d’abord une prévention collective qui aille au-delà de la sensibilisation des travailleurs pour « porter sur l’ensemble des facteurs liés au travail qui favorisent les usages de substances psychoactives, ainsi que la prise en charge des travailleurs en difficulté. Son élaboration nécessite l’implication de l’ensemble des membres de l’entreprise, dont les instances représentatives du personnel, avec les conseils du SPST. »
Il s’agit pour l’entreprise de faire figurer l’usage de substances psychoactives parmi ses risques professionnels (fiche d’entreprise et document unique d’évaluation des risques professionnels). A ce titre, elle prévoira l’interdiction de leur consommation sur les lieux de travail, des actions de formation ou de sensibilisation des salariés, ainsi que des procédures de prise en charge des travailleurs victimes d’un trouble du comportement (secours, retrait d’activité, renvoi à domicile, examen par le médecin du travail au retour).
Ce mesures doivent se compléter par des actions de prévention individuelle, notamment de repérage des consommations à risque (à l’occasion de la visite médicale par exemple). L’employeur portera une attention particulière aux jeunes travailleurs (apprentis, étudiants, précaires). Plusieurs questionnaires (annexés à la recommandation) permettent de poser un diagnostic tout en ouvrant une discussion avec le travailleur. La HAS recommande de réserver les bilans biologiques au suivi ou pour susciter une prise de conscience, si nécessaire. La priorité donnée au dialogue et à la sensibilisation n’écarte pas la possibilité de mesures plus fortes, allant de l’adaptation du poste de travail jusqu’à une décision médicale d’inaptitude ou d’incompatibilité.