La pénibilité pèse sur les métiers du social et de la santé
Les professionnelles du secteur sanitaire et social s’exposent à une pénibilité physique, mentale et émotionnelle plus forte qu’ailleurs. Un ressenti d’autant plus pesant que la reconnaissance de leur travail n’est pas toujours au rendez-vous.
Principalement exercés par des femmes, les métiers du secteur sanitaire et social sont parfois éprouvants. C’est que confirme la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) qui a exploité les données de l’étude TraCov2. Celle-ci a mesuré le vécu du travail depuis la Covid-19 jusqu’en 2023.
Physiquement, 57 % des professionnelles du social et 64 % de celles de la santé effectuent des mouvements douloureux ou fatigants (contre 44 % de l’ensemble des salariés). Cette proportion atteint même à 87 % dans le cas des aides à domicile travaillant dans le secteur privé. Autre grief, plus de 70 % de ces salariées doivent rester longtemps debout.
Psychologiquement, ces travailleuses ressentent une forte charge mentale, particulièrement dans les métiers de la santé. « 46 % déclarent travailler souvent ou toujours sous pression et 65 % estiment penser souvent ou toujours à trop de choses à la fois dans leur travail, contre respectivement 29 % et 49 % de l’ensemble des salariés », note la Drees dans un avis de diffusion.
Par ailleurs, ces métiers créent une charge émotionnelle qu’éprouvent 48 % des professionnelles de la santé et 39 % de celles du social (contre 19 % pour l’ensemble des salariés). C’est aussi dans la santé qu’émerge, chez une majorité de travailleuses, le sentiment d’une reconnaissance insuffisante du travail qu’elles effectuent. Malgré ces griefs, ces professionnelles ne sont pas plus nombreuses que les autres à souhaiter changer de profession. Elles sont même moins nombreuses que l’ensemble des salariées à l’envisager dans le secteur de la santé.