Réduire la sinistralité au travail : les pistes du Conseil économique, social et environnemental
Dans une étude, le Cese propose d’aborder la réduction des risques professionnels au sein d’ une approche environnementale élargie au dérèglement climatique. Les élus du Palais d’Iéna préconisent également une prévention par genre qui se fonde sur une plus grande écoute des salariés.
« Trois types de facteurs accélèrent l’évolution des conditions de travail : l’apparition de nouvelles modalités d’organisation du temps de travail ; les effets du dérèglement climatique ; des contraintes exogènes qui affectent la qualité des vies des individus», relèvent Cécile Gondard-Lalanne et Jean-Christophe Repon, tous deux membres du Conseil économique social et environnemental (Cese).
Dans l’étude qu’ils consacrent à la santé au travail, les deux rapporteurs pointent des dangers émergents pour la santé des travailleurs : « exposition à des températures plus intenses ou à des rythmes accélérés, stress lié à certaines pratiques managériales, fatigue informationnelle…. »
Ainsi, face à l’augmentation des températures,l’organisation et l’environnement de travail doivent s’adapter à cette nouvelle donne climatique. Autre chantier émergent, la santé mentale qui a dépassé les troubles musculo-squelettiques parmi les motifs d’arrêts de travail. C’est pourquoi, les rapporteurs prônent une prévention unifiée entre santé publique, au travail et environnementale.
Concrètement, cette approche impliquerait une meilleure formation des professionnels de santé comme des acteurs du dialogue social.
Autre axe de progrès, un ciblage des efforts de prévention en tenant compte du genre pour « visibiliser des risques que l’on aurait pas pu observer auparavant » et particulièrement ceux auxquels les femmes se trouvent exposées.
Fidèle à sa représentation paritaire, le Cese insiste également pour que les branches et les entreprises travaillent sur l’articulation entre vie privée et professionnelle. Les rapporteurs prônent enfin une écoute des salariés obligatoire. En l’intégrant à l’article R4121-2 du code du travail, celle-ci s’ajouterait aux principes généraux de prévention, autrement dit à ceux qui s’imposent déjà aux employeurs.