Aération des locaux : la bête noire du retour au bureau ?
« Ouvrez les fenêtres au moins cinq minutes toutes les heures.” Depuis que le Haut conseil à la santé publique (HCSP) a rendu cette recommandation dans son avis du 3 mai 2021, le gouvernement a adapté divers protocoles pour les restaurants, les écoles et même les entreprises.
Le 18 mai dernier, le ministère du Travail a ajouté plusieurs recommandations sur la ventilation des locaux dans son protocole sanitaire en entreprise (disponible ici). « Il est nécessaire d’aérer les locaux par une ventilation naturelle ou mécanique en état de marche (portes et/ou fenêtres ouvertes autant que possible, idéalement en permanence si les conditions le permettent et au minimum cinq minutes toutes les heures). Lorsque cela est possible, il convient de privilégier une ventilation de la pièce par deux points distincts (porte et fenêtre par exemple) ; sinon, on s’assurera d’un apport d’air neuf adéquat par le système de ventilation fonctionnant correctement », recommande le gouvernement. Des préconisations nécessaires à l’heure où les salariés sont autorisés à revenir plus régulièrement au bureau.
“C’est une bonne chose d’avoir une sensibilisation sur les courants d’air traversants dans le protocole sanitaire en entreprise”, souligne Bruno Andreotti, professeur à l’Université de Paris et chercheur à l’Ecole normale supérieure (ENS), interviewé par le site Capital.fr. Mais selon lui, “le protocole a deux limites”. Premièrement, “il est trop complet et il n’y a pas de hiérarchisation. L’information sur l’aération y est mais avec une multitude d’informations secondaires autour, elle devient inefficace”.
De plus, pour le professeur Andreotti, les cantines d’entreprise sont actuellement “le point noir dans l’immédiat” en matière de risques de transmission du virus. Et ce, “car les salariés sont en intérieur et non masqués. Le bon sens voudrait qu’on prévoit les repas à plusieurs en extérieur, le temps qu’on peut et si les locaux le permettent”.