Un nouveau score pour aider au repérage des salariés à risque de désinsertion professionnelle
Quand des salariés traversent une période de fragilité, leur maintien dans l’emploi peut s’en trouver menacé. Le docteur Marc Fadel, médecin du travail, a élaboré un indice de mesure de ce risque, utile pour effectuer un repérage précoce de ces situations.
A l’occasion de la 60ème édition des Journées santé-travail, que Présanse organisait à Paris, les 7 et 8 octobre 2025, le docteur Marc Fadel a présenté l’« indice de risque de désinsertion professionnelle ». Ce médecin du travail œuvre depuis plusieurs années à l’élaboration d’un tel outil au sein de l’équipe Ester (Épidémiologie en santé au travail et ergonomie) du CHU d’Angers. L’objectif est clair : calculer la probabilité de désinsertion des salariés et ainsi intervenir de manière préventive.
Fiabiliser les données
En revanche, la construction d’un tel indice apparaît complexe. Marc Fadel a débuté ses travaux à partir de données provenant d’un service de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI), avant d’intégrer celles provenant d’autres SPSTI. Un moyen de disposer d’un nombre suffisant de données afin de calculer quelque 300 variables relatives à la santé, à la situation sociale et au travail. L’indice « peut être calculé à partir du DMST (dossier médical en santé au travail, NDLR), dès lors que le salarié ou la salariée a été vu au moins une fois et sans nécessairement sa présence », indique Marc Fadel dans un guide d’utilisation. L’indice s’avère cependant « très sensible à la qualité et à l’exhaustivité des données renseignées » par les SPSTI.
Des perspectives pour la prévention
La formule de calcul aboutit à un résultat qui classe chaque salarié selon trois niveaux de probabilité (faible, intermédiaire, forte) de désinsertion professionnelle. Cependant, l’indice « ne doit pas être substitué au jugement du professionnel de santé au travail, mais peut l’aider dans l’orientation et l’organisation de son activité en matière de prévention de la désinsertion professionnelle », avertit le médecin. A terme, il pourrait faire progresser cette prévention de manière collective (par entreprise par service) et individuelle (par salarié).

