Faute d’accompagnement des utilisateurs, l’IA ne réduit pas le stress au travail
En automatisant certaines tâches, l’intelligence artificielle (IA) peut réduire la charge mentale et le stress des travailleurs. Dans bien des cas, ce n’est cependant pas ce qu’observe une récente étude qui pointe un besoin d’accompagnement initial.
L’IA générative (ChatGPT, Microsoft Copilot, Google Gemini…) trouve sa place au bureau où elle simplifie certaines tâches telles que le traitement des courriels, l’utilisation de tableurs, la recherche d’informations… Parmi les personnes interrogées dans le cadre d’une étude* initiée par Mendo, une start-up qui forme les salariés à l’utilisation de l’IA, 63 % estiment ainsi gagner du temps.
Cependant, « Il y a un écart saisissant entre la place de l’IA dans le débat public et son appropriation réelle sur le terrain», constate Quentin Amaudry, PDG de Mendo. Près de 70 % des répondants indiquent en effet ne pas avoir été formés à l’utilisation d’outils intégrant l’IA et 50 % ne se sentent pas suffisamment accompagnés pour les comprendre et les utiliser.
Par ailleurs l’irruption de l’IA dans la sphère professionnelle suscite des réactions partagées. 47 % des répondants estiment qu’elle pourrait réduire leur charge mentale au travail mais cette conviction diminue avec l’âge. Ainsi, 67 % des 18-34 ans croient aux bénéfices de l’IA contre 40 % des 50-64 ans. Des écarts qui correspondent à la formation à ces outils, plus répandue chez les jeunes.
Enfin, 28 % des répondants voient dans l’IA une menace pour la charge mentale. Parmi les craintes exprimées, une déshumanisation (51 %), une peur du remplacement (50 %) et une pression sur la productivité (45%). Ce qui souligne la nécessité d’une formation des utilisateurs. Comme le souligne Quentin Amaudry, « L’adoption de l’IA n’est pas naturelle, elle se construit. »
* Sondage réalisé par l’institut Discurv, en ligne du 19 au 23 mai 2025, auprès d’un échantillon national de 1000 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatif de la population française.