Alerte à la consommation d’alcool et de stupéfiants en entreprise
En l’espace de 8 ans, le nombre de salariés testés positifs a augmenté de 89 % pour l’alcool et de 107 % pour les stupéfiants d’après les dépistages effectués dans les entreprises par le spécialiste, Ithylo.
Plus question de faire l’autruche. Le phénomène des addictions en milieu professionnel connaît un grand dérapage si l’on en croît l’étude, « Révéler ce qui ne se voit pas » que publie Ithylo. Ce prestataire, qui effectue des campagne de dépistage inopiné dans les entreprises, a testé 110 000 personnes entre janvier 2017 et avril 2025, ce qui confère une crédibilité à ses résultats. Ces derniers apparaissent particulièrement préoccupants puisque la positivité à l’alcool au travail a augmenté de 89 %. Sa consommation « enregistre un net pic en soirée, notamment après 17h et les vendredis, avec des taux jusqu’à deux fois supérieurs à la moyenne », pointe Ithylo.
En ce qui concerne les stupéfiants, l’augmentation est encore plus prononcée : +107 % depuis 2017. Si le cannabis domine toujours parmi les résultats positifs, la cocaïne explose avec 13 fois plus de cas en huit ans. « Nous pensions l’usage de cocaïne marginal en entreprise. C’est désormais une réalité présente sur les chantiers, les sites industriels et parfois même dans les bureaux. » s’alarme dans un communiqué, Jean-Jacques Cado, le président d’Ithylo. L’étude note d’ailleurs « une hausse continue depuis la fin du Covid ».
Et ce n’est pas la seule drogue dure en cause. « Plus d’1/3 des tests envoyés au laboratoire pour analyse de confirmation se sont révélés être positifs à l’héroïne », relève l’étude. Comme pour tous les stupéfiants, la consommation tend à augmenter le soir et de nuit. Des conditions de travail difficiles (horaires décalés, isolement, faible intégration au collectif…) accroissent ce risque.
A noter que les personnels intérimaires sont plus souvent dépistés positifs aux stupéfiants, particulièrement à la cocaïne. « 53 % des intérimaires déclarent ne pas savoir vers qui se tourner en cas de souffrance liée à une consommation, faute de référents, de relais ou d’actions de prévention ciblées. Beaucoup craignent aussi que se signaler leur coûte leur mission », souligne Ithylo. Les politiques de prévention des entreprises doivent désormais s’adapter à cette réalité. « Exclure les intérimaires, c’est créer des angles morts où les risques explosent », redoute Jean-Jacques Cado.