Prévention du suicide : les entreprises ont un rôle à jouer
Le 10 septembre dernier avait lieu la journée mondiale de la prévention du suicide. L’occasion de rappeler l’importance du contexte professionnel et la nécessité de libérer la parole sur ce sujet au sein des entreprises.
« Changer le récit sur le suicide. » C’est avec cette accroche que l’International Association for Suicide Prevention (IASP) organisait sa journée mondiale, le 10 septembre 2025. Dans une « note de sensibilisation » (disponible en anglais), destinée aux entreprises, l’association établit un lien entre ce phénomène et le cadre professionnel. Ce dernier n’aggrave pas systématiquement le risque de suicide mais le fait que les travailleurs y passent la plupart de leurs journées, confère aux entreprises une responsabilité particulière. En outre, l’IASP a repéré des secteurs d’activité plus exposés à ce risque. Ce sont ceux où le travail masculin domine : la construction, les mines, l’agriculture, l’industrie, le transport ainsi que les professions de santé (médecins, vétérinaires, infirmières, sage-femme, ambulanciers et premiers secours).
Libérer la parole
Les efforts de prévention doivent débuter par les pairs, d’autres travailleurs susceptibles de détecter des changements de comportements, chez un collègue. D’autant plus aisément qu’ils ont établi avec lui une relation de confiance.
La prévention est également une affaire de management. Il importe d’évaluer ce risque et de s’assurer que les conditions de production ne l’accroissent pas. L’IASP rappelle que des recherches ont établi un lien entre un taux de suicide élevé et « des conditions telles que des charges de travail ingérables, des intimidations, le travail précaire, l’exposition à des traumatismes, le stress chronique, le harcèlement sexuel au travail et l’ intensification du travail. »
Améliorer cette situation implique de faciliter l’expression des salariés alors que ce sujet reste parfois tabou. Ce qui peut nécessiter le recours à des formations, pour les salariés comme pour les managers. Il s’agit, en outre, de préparer ces derniers à savoir réagir, au cas où ils se trouveraient un jour confrontés à un suicide au sein de leur entreprise.