Sites pollués : l’INRS invite à améliorer la protection des travailleurs
La réhabilitation des sites pollués fait appel à différents corps de métiers or tous les travailleurs ne sont pas suffisamment préparés à intervenir dans ces milieux. C’est pourquoi, certains subissent des expositions à des agents chimiques supérieures aux seuils prévus, alerte l’INRS.
La dépollution des sites et des sols est devenue un enjeu de développement territorial depuis que la réglementation ZAN (zéro artificialisation nette) invite à réutiliser des emprises déjà artificialisées plutôt que de bâtir sur des terres naturelles. Cette tendance a conduit à la multiplication de tels chantiers et à un questionnement des experts de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS).
Quatre groupes exposés
Leur étude, publiée dans Références en santé au travail, se fonde sur les données comprises entre 2009 et 2023 et issues de la base Scola, qu’alimentent les organismes chargés de contrôler l’exposition des travailleurs. Elle dresse un tableau sanitaire contrasté en distinguant quatre catégories d’intervenants : les entreprises de dépollution (dont les salariés sont bien formés et protégés) ; les diagnostiqueurs, préventeurs, archéologues (moins informés et équipés) ; les chargés d’étude, contrôleurs, préventeurs, inspecteurs (formés mais pas toujours bien équipés) ; les mainteneurs, livreurs, gardiens (peu formés et mal équipés). C’est dans ce dernier groupe que les dépassements d’exposition par journée de travail sont les plus conséquents. Les personnels peuvent ingérer des poussières (alvéolaires, totales ou de bois) ainsi que du plomb.
Des bases vies à revoir
En outre, les bases vies constituent des points faibles dans la mesure où elles sont souvent sales, pas toujours équipés de sanitaires suffisants (pas de douche voire d’eau potable) et insuffisamment ventilées. Autrement dit, elles contribuent à la diffusion de polluants.
C’est pourquoi l’INRS appelle les entreprises concernées à revoir l’organisation du travail ainsi que les mesures de protection collectives (nettoyage, ventilation…) et individuelles mais aussi à établir un programme de mesure des expositions et de traçabilité. Sans oublier l’information et la sensibilisation des personnels, notamment pour ceux exerçant des métiers du quatrième groupe.